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Les changements d’habitudes, dédramatiser l’échec.


Mais alors pourquoi les bonnes habitudes sont-elles si difficiles à mettre en place et à maintenir ? Et pourquoi les mauvaises habitudes sont-elles si coriaces ?


👉🏼 Dans la majorité de cas nous qualifions de « bonnes habitudes » les comportements favorisants :  

- notre santé : manger équilibrée, faire du sport, faire des dépistages réguliers, avoir assez de sommeil…

- notre vie professionnelle : aller au travail, maintenir un bon niveau de concentration…

- notre bien-être : aider autrui, s’investir dans des projets…


🔹 Le point commun de toutes ces habitudes c’est qu’elles nous permettent d’avoir une récompense importante sur le long terme : meilleur santé, réussite professionnelle, financière et sociale… malgré le fait qu’elles soient contraignantes sur le moment (devoir faire davantage de cuisine, se mettre au travail, renoncer à des distractions, faire don de son temps…)


👉🏼 A l’inverse les « mauvaises habitudes » regroupent les comportements qui impact de manière neutre ou négative :

- notre santé : fumer, alimentation déséquilibrée, grignotage, consommation d'alcool, temps passé assis, conduites addictives, manque de sommeil...

- notre vie professionnelle : regarder la télé trop longtemps, repousser à demain le travail que l’on devrait faire aujourd’hui, manquer de sommeil, jouer aux jeux vidéo...


🔹 Le point commun de toutes ses habitudes c’est qu’elles nous permettent d’acquérir un plaisir immédiat au détriment de nos aspirations à long terme.


"... ce n'est qu'une question de volonté..."


Couramment nous sommes amenés à penser que cela n’est qu’une question de volonté, en réalité c’est beaucoup plus complexe. L’Homme, au cours de son évolution à acquis des fonctions cognitives très spécifiques et impliquées dans la régulation de son comportement.


Ainsi commencer une nouvelle bonne habitude fait intervenir nos fonctions de planification : Quand vais-je pouvoir faire du sport ? Quand vais-je travailler ? … et notre mémoire prospective qui est la capacité de se rappeler ce que l'on doit faire et se remémorer l’état dans lequel nous étions après un comportement (fierté d’avoir fini son travail, bien-être ressentit après le sport…), ainsi que notre flexibilité : capacité à s’adapter en cas d’imprévue.


A l’inverse arrêter une mauvaise habitude fait intervenir nos fonctions d’inhibition, qui correspondent à notre capacité à stopper nos impulsions, les pensées indésirables et nos envies lié au comportement (envie de cigarette, de grignoter, maintenir un comportement socialement acceptable).


Commencer ou stopper une habitude ne relève pas donc pas seulement de notre volonté, mais de plusieurs mécanismes cérébraux ⚙️


La bonne nouvelle c’est que ces mécanismes (inhibition, planification, flexibilité…) peuvent s’entrainer ! En effet de nombreuses études défendent l’hypothèse d’un cercle vertueux entre la pratique d'une activité physique régulière et les capacités de régulation du comportement. Il a été aussi été mis en évidence que les régions cérébrales sollicitées et modifiées par l’activité physique régulière sont les mêmes que celles utilisées dans le changement de comportement !


Ce comportement qui vous paraissait si couteux à mettre en place au début deviendra de plus en plus naturel à réaliser.


En effet chaque décision que nous devons prendre fait intervenir 2 grands réseaux :

- Le système contrôlé, géré par notre raison, nos aspirations au long terme, qui intervient dans le changement d'habitude.

- Le système automatique, géré par nos émotions et nos envies, s'il prend le dessus on va être plus facilement être tenté vers un plaisir immédiat.


❗️Ces deux systèmes doivent interagir et trouver leur équilibre❗️

tout n'est donc pas une simple question de volonté


Si vous avez connu de nombreux échecs ce n'est pas dû à un manque de volonté mais peut être un un réseau réflexif insuffisant ou bien un réseau automatique un peu trop présent.


Certains auteurs défendent aussi l’hypothèse d’un « réservoir d’autocontrôle » qui nous permet de réguler notre comportement. Si ce réservoir est vide alors nous serions plus tentés d’aller vers un plaisir immédiat au détriment de nos aspirations à long terme. Ce réservoir se régénère lors du sommeil, des moments de loisir, d’activités cognitives et sociales ainsi qu’avec une bonne alimentation… à l’inverse un environnement stressant, un manque de sommeil, une consommation d’alcool, ou des comportements addictifs vont diminuer nos capacités d’autocontrôle. La bonne nouvelle c’est que tout comme un muscle, ce réservoir peut grossir sous l’effet de l’entrainement, il sera alors plus facile de planifier les bons comportements, et d’inhiber les mauvaise habitudes.


👉🏼 En pratique qu’est-ce que ça veut dire ?


En pratique cela veut dire qu’il faut déjà savoir si vous voulez stopper un mauvais comportement ou bien en commencer un nouveau pour adopter la bonne stratégie (soit de la planification, soit de l’inhibition)


Vous avez un réservoir limité, dirigez donc vos efforts vers un seul but à la fois au lieu de vous éparpiller (vous voulez arrêter de fumer, faire du sport, mangez mieux, vous investir davantage au travail...). vouloir tout changer d'un coup est voué à l'échec.


Fixez-vous des priorités et des étapes, chaque étape que vous réussissez va augmenter votre confiance en vous, et vos croyances en votre réussite. A partir du moment ou un comportement devient une habitude il ne vous demandera plus autant d’effort et vous pourrez solliciter votre autocontrôle vers un autre but.


Cela veut aussi dire que l’échec est normal et fait partie du processus, ayez une vision au long terme.


  • Débutez et planifiez votre comportement de manière progressive. Une fois que c’est une habitude vous pourrez augmenter la fréquence, la durée et l’intensité de ce comportement 🗓

  • Tournez-vous vers des objectifs qui vous tiennent vraiment à cœur plutôt que vers des objectifs pour « suivre la mode » et « faire comme tout le monde » 💭

  • Ne lâchez pas tout au premier échec et relativisez. Reprenez vos efforts dès que possible sans chercher à compenser l’échec commis 💡

  • Relâchez la pression, si vous êtes face à un échec vous n’avez tout simplement pas trouvé la méthode qui marche pour vous ⛅️

  • Faites appel à un professionnel pour vous aider et vous conseiller 💫


Rien ne change si rien de change





Baumeister, R. F., Bratslavsky, E., Muraven, M., & Tice, D. M. (1998). Ego depletion: Is the active self a limited resource? Journal of Personality and Social Psychology, 74, 1252- 1265.

Baumeister, R. F. (2002). Ego depletion and self-control failure: An energy model of the self’s executive function. Self and Identity, 1, 129- 136.

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Damasio, A. (1998). Descartes’ error : Emotion, reason, and the human brain. New York : Bard/Avon Books.

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